Traduction française du texte de Dr. Heather MacIntosh par Dr. Noémie Bigras
Un gros titre dans le journal The Guardian m’a sauté aux yeux un matin : « Les mesures de confinement dans le monde font monter la violence domestique ». Cela faisait suite aux appels des agences de protection de l'enfance pour que les personnes soient à l'affût des enfants susceptibles d'être victimes d'abus et de négligence dans le contexte d'isolement social qui nous est imposé. Les couples déjà en détresse et les enfants qui ne vont plus à l’école ou à la garderie peuvent être exposés à un risque accru de violence, de négligence et d'abus, car les couples et les familles n’ont plus accès à leur structure de vie normale, aux services de garde, à l'école et à leurs lieux de travail et au contraire, restent chez eux, isolés et confinés.
En tant que psychologue et chercheuse qui travaille avec des couples aux prises avec des difficultés liées à un vécu de traumas dans l’enfance, je suis inquiète. Je m'inquiète des conséquences de l'isolement physique qui peut perdurer sur la santé mentale des gens. Je suis également très inquiète de l'impact que pourrait avoir le fait d'être privés des sources normales de soutien et d'être isolés ensemble dans leur foyer sur les couples et les familles.
Ces nouvelles m'ont obligé à écrire et à partager quelques réflexions sur la façon dont cette pandémie peut affecter les couples et les familles et à suggérer quelques stratégies pour aider à réduire le niveau de détresse et de conflits qui peut survenir dans ce contexte de confinement.
Les Traumas : Petit t ou grand T
Nous vivons tous dans une période traumatisante qui peut nous renvoyer à des états de grande détresse émotionnelle pouvant nuire à nos capacités de concentration, à gérer nos vies et nos émotions quotidiennes et à résoudre les conflits dans nos relations. Au cours des deux dernières semaines, j'ai parlé à des patients, des étudiants, des psychothérapeutes que je supervise, des collègues et à mon propre thérapeute. À l'échelle mondiale, nous sommes tous et toutes dans une situation où l'on nous en demande beaucoup, car nos ressources sont réduites par le fait de ne pas avoir accès aux services de garde ou à bon nombre de nos soutiens habituels. Les réalités émotionnelles de cette période pénible peuvent nous plonger dans des états de « combat, de fuite ou de gel » : les trois réponses émotionnelles typiques en réaction à des traumatismes. Et nous devons leur faire face tout en étant confinés et isolés avec nos partenaires et nos familles.
Nous parlons souvent de traumas à « petit t » et de traumas à « grand T » pour différencier les stress et les traumatismes de la vie qui nous forceront à prendre un détour mais qui ne nous détruiront pas, de ceux qui emportent avec eux notre sens de la réalité, d'humanité et notre foi dans le monde. Un trauma à « petit t » pourrait être de rompre avec un-e partenaire, perdre un emploi qui nous tenait à cœur, la mort d'un parent ou d'un être cher, ou encore ne pas réussir à atteindre un objectif qui nous tenait à cœur. Les traumas à « grand T » quant à eux, peuvent être des expériences telles que des abus sexuels durant l'enfance, de la négligence, un accident mettant la vie en danger ou une exposition à des traumatismes graves comme ce que peuvent vivre les premiers répondants ou les militaires au combat. Tout événement peut être vécu comme un trauma à « petit t » ou à « grand T » selon le stade de développement d'une personne, le contexte de sa vie et ses expériences passées qui peuvent la rendre particulièrement vulnérable ou résiliente face à un événement traumatisant.
Les traumas à « petit t » sont des expériences douloureuses qui peuvent nous forcer à faire un détour, à changer de cap, à déroger de ce qui était prévu initialement. Cette crise de la COVID-19 nous touche tous et toutes et pour beaucoup, elle tombera dans cette catégorie de traumatismes. Certains seront infectés mais se rétabliront, certains membres de la famille peuvent être à risque mais y échapperont et les défis professionnels, familiaux et financiers pourront être des facteurs de stress importants qui s’atténueront à mesure que la crise se calmera.
Pour beaucoup, en particulier ceux qui ont des antécédents de traumas, la crise de la COVID représentera un trauma à « grand T ». Les couples et les familles pourront être confrontés aux traumas à « grand T », à savoir une maladie grave, potentiellement mortelle, un système de santé débordé qui peut ne pas être en mesure de fournir des soins vitaux à tous ceux qui en ont besoin et la mort d'êtres chers, souvent sans pouvoir être à leurs côtés ou pour leur dire au revoir.
Nous vivons tous et toutes des aspects de la réponse classique de « combat, fuite ou gel » face à cette crise et, pourtant, il est difficile de fuir lorsque nous sommes en quarantaine, confinés chez soi. Ainsi, pour beaucoup d’entre nous, les seules réponses qui demeurent possible sont de se battre ou de figer et ça, c'est inquiétant quand on pense aux couples et aux familles en isolement.
Des impacts compliqués
Au milieu de cette crise mondiale, coupés des connexions physiques et de la communauté, beaucoup d'entre nous sont appelés à travailler davantage, à interagir via des plateformes en ligne, tout en jonglant avec des enfants qui accourent alors que nous faisons face à un avenir incertain, gérons notre anxiété à rester en bonne santé et réfléchissons à quoi préparer pour le souper.
Les couples sont également privés de leurs routines habituelles de travail à l'extérieur de la maison, de la garde d'enfants et de l'école. Maintenant, ensemble 24 heures par jour, souvent dans des espaces restreints où il y a peu d'intimité possible et, si nous suivons les recommandations de la santé publique pour la distanciation sociale et le confinement, il n'y a pas de place non plus pour un peu de vie privée. Cela peut être une recette parfaite pour l’escalade des conflits, la réactivation de vieux traumas et de souvenirs douloureux et même, des risques de violence et d'abus. J'ai parlé à des personnes en détresse ayant subi des mauvais traitements dans leur enfance, petit enfant avec nulle part où aller, personne vers qui se tourner et nulle part où se cacher. Aujourd’hui, ce sont des adultes qui ont travaillé fort pour parvenir à leur guérison, plusieurs ont enfin trouvé leur place dans de nouvelles relations et se sont construit une vie sans abus, puis, PAF! Ils se retrouvent confinés, prisonniers de leur domicile (même si la maison est un lieu apprécié), incapables d'aller et venir à leur guise ou de trouver un moment pour eux-mêmes. C'est une occasion idéale pour que de vieux souvenirs traumatisants, des sentiments douloureux ou la peur refassent surface.
Imaginez alors, confronté à tout ce stress et cette incertitude en plus d’être dans une relation de couple qui était déjà en difficulté, réussissant à peine à maintenir l’unité conjugale avant ce confinement. Imaginez être un couple au bord de la séparation et tout d'un coup, être forcés à vivre ensemble dans l'isolement. Déjà en détresse dans la relation, ajoutez à cela l'impact aggravant de cette pandémie, mélangé avec des antécédents de traumas dans l’enfance, de violence ou de négligence, qui rendent la capacité de tolérer et de gérer cette vague de peur, de stress et d’agitation extrêmement difficile voire impossible.
Alors, qu'est-ce que cela signifie? Comment pouvons-nous mieux traverser cette période d'isolement physique tout en maintenant nos relations et notre bien-être? Voici quelques suggestions que les couples pourraient envisager alors qu’ils essaient de traverser cette période difficile.
Sept stratégies pour gérer la crise COVID en couple
1. Compassion et réduction des méfaits
Les premières choses que nous devons mettre de l’avant sont la compassion, l'empathie et l'acceptation. Lorsque le monde vit un grand stress, les ressources pour y faire face comme la compassion, l'empathie et l'acceptation peuvent être plus limitées.
Les recherches menées sur une forme de traitement en psychologie appelée « Traumatic Stress Debriefing » ont permis de démontrer que l’utilisation d’une nouvelle stratégie d'adaptation ou essayer de forcer quelqu'un à faire quelque chose qui n'est pas naturel ou confortable pour lui, a le potentiel d’aggraver les impacts des expériences traumatisantes. Par exemple, les premiers répondants qui ont participé à une étude étaient répartis en deux groupes. Le premier groupe devait assister à une réunion de débriefing après un traumatisme majeur et le deuxième groupe, pouvait choisir d'aller à la réunion de débriefing ou de rentrer chez lui et passer du temps avec sa famille ou encore, faire une activité qui lui ferait du bien, soit aller courir au gym ou cuire une miche de pain. Les résultats de l’étude ont démontré que ceux qui avaient le choix de faire ce qui leur plaisait après une exposition à un traumatisme majeur ont développé moins de symptômes post-traumatiques et des symptômes moins graves que ceux qui avaient été forcés d'assister au débriefing. Ainsi, alors que pour plusieurs participants le débriefing avait été utile, il ne l'a réellement été que lorsque c'était ce qui convenait au participant, si c’était pour eux confortable et naturel.
Suivant cette perspective, il est donc important pour les couples et les familles de ne pas trop essayer de développer de nouvelles stratégies pour faire face à la détresse et à l'anxiété pendant cette période d'isolement physique. Il apparaît plutôt aidant de permettre aux gens de revenir à leurs stratégies confortables ou naturelles, lorsque celles-ci ne causent pas de dommages bien sûr. Par exemple, en temps normal, nous voudrions aider quelqu'un qui tente de régler des habitudes alimentaires problématiques, possiblement développées dans le contexte de traumas à l’enfance. Toutefois, pendant une pandémie mondiale, si quelqu'un adopte des comportements alimentaires problématiques qui ne sont pas manifestement nocifs pour lui-même ou les autres à court terme, il peut être préférable d'avoir de la compassion et de l'empathie face à ces stratégies et, en tant que conjoint-e ou membre de la famille, essayer de trouver ce qu'on appelle des stratégies de réduction des méfaits, plutôt que d'insister pour que tout le monde mange beaucoup de brocoli à l’heure du souper et augmenter potentiellement la détresse.
C'est une ligne fine sur laquelle marcher, comme vous pouvez l'imaginer. Par exemple, une consommation problématique de drogues ou d'alcool, qui peut être considérée comme une stratégie d’auto-apaisement ou d'auto-médication développée dans le contexte d'un trauma, pourrait nuire à la personne elle-même, à son-sa partenaire et à sa famille. Il existe d'autres comportements qui peuvent sembler apaisants, qui soulagent l'anxiété ou qui minimisent les déclencheurs d’émotions et de pensées liées aux traumas qui pourraient inquiéter un-e partenaire et causer préjudice à la personne elle-même ou à son-sa partenaire. On peut notamment penser aux comportements auto-destructeurs (i.e., automutilation) ou aux comportements sexuels à risque, qui peuvent s’être développés en réponse à un événement traumatique. Cette tentative de gérer le potentiel d’escalade des comportements problématiques tout en assurant la sécurité de tous peut représenter une tâche colossale pour les partenaires. Pour y parvenir le mieux possible, il est important que les partenaires communiquent franchement et de façon honnête tout en restant compatissants l’un avec l’autre.
Pendant cette période d'isolement physique, de nombreuses organisations proposent leurs services et leur soutien via des plateformes en ligne. Les Alcooliques anonymes et Al Anon proposent des réunions en ligne. Vous pouvez également trouver d'autres ressources disponibles en ligne pour vous aider à gérer d'autres comportements potentiellement nuisibles à long terme (pour vous ou ceux qui vous entourent).
2. Reconnaître les styles d’attachement de chacun
Chacun et chacune d’entre nous avons une façon d’entrer en relation avec un-e partenaire et de vivre nos relations qui se développe au fil des expériences avec les figures d’attachement dans l’enfance. Ces figures d’attachement sont souvent nos parents ou les adultes qui ont pris soin de nous comme enfant. Ces modes de relation sont appelés styles d’attachement. Les styles d'attachement ont tendance à être assez stables tout au long de la vie. Bien qu’il soit possible de développer une plus grande sécurité d’attachement dans nos relations, si notre style d’attachement se traduit par une grande peur d’être abandonné-e par notre partenaire ou une tendance à maintenir une distance émotionnelle avec lui/elle car l’intimité et la proximité sont trop inconfortables, dans un contexte de stress et de trauma importants, il est possible que cette façon de s’attacher vous fasse perdre la tête.
Pour ceux qui ont tendance à être anxieux, à craindre d’être abandonné par leur partenaire amoureux, il pourrait être important de planifier du temps seul, afin que tous les deux puissent prendre une pause de tout ce stress et cette peur qui bourdonnent constamment en bruit de fond. Ce pourrait être du temps seul-e pour écouter de la musique, écrire dans un journal, jouer d’un instrument ou faire une sieste. Cette pause donnera aussi au partenaire un peu d’espace pour prendre son souffle et reconnecter avec son propre sentiment d’être envahi par les angoisses de son-sa partenaire alors que l’autre prendra le temps de réfléchir et de développer de meilleures capacités pour auto-apaiser ses craintes d’être rejeté-e.
Pour ceux et celles qui ont plutôt tendance à être évitant-e dans leur relation amoureuse, à maintenir une distance émotionnelle pour se protéger d’éventuelles blessures, il sera tout aussi important de reconnaître cette tendance et de planifier des moments chaque jour avec votre partenaire. Oui, je sais, votre partenaire n’est qu’à six pieds de vous dans la cuisine sur son ordinateur, mais ce dont il est question ici c’est de fermer les ordinateurs, cesser le travail, déposer le téléphone et passer une dizaine de minutes à vous connecter sur ce qui se passe pour chacun de vous dans vos mondes internes. Nous savons tous qu’il est possible d’être incroyablement seul même lorsque nous sommes entourés d’une foule de gens.
Souvent, dans les relations de couple, il y a un partenaire de chaque type, un évitant et un anxieux. Ainsi, lorsque la compassion, l’empathie et l’acceptation sont disponibles, cela permet un certain équilibre lorsque les temps sont plus difficiles, alors qu’un-e partenaire tient le couple ensemble, comme la colle, alors que l’autre fait en sorte que les émotions et la détresse sont un peu plus gérables.
3. Appellez-moi Seymour
Une autre stratégie, particulièrement pour les couples qui vivent déjà de la détresse et des conflits dans leur relation peuvent être appelés à essayer une stratégie qui consiste à nommer le conflit, le problème. Elle implique que les partenaires soient capables de voir un problème, comme la pandémie de la COVID-19, comme quelque chose d’extérieur à leur relation et de la voir comme un ennemi qu’il peut combattre ensemble. Vivre en isolation avec son-sa partenaire et sa famille, jongler avec plusieurs conflits simultanément, le stress d’être ensemble 24 heures par jour et la lourdeur de cette pandémie mondiale, peuvent faire en sorte qu’il est difficile d’empêcher l’escalade des conflits. Parler du problème comme étant quelque chose d’externe au couple peut aider les partenaires à s’unir autour de la crise plutôt que de se tourner l’un contre l’autre dans toute cette peur et cette détresse. Essayez de donner un nom au conflit que vous vivez. Je sais que cela peut paraître stupide, mais vraiment, de nommer la détresse et les conflits qui émergent dans le contexte de la crise de la COVID-19 peut rendre le tout moins pénible et plus facile à gérer. J’aime bien le nom Seymour pour cette pandémie, compagnon qui est difficile mais plutôt gérable.
Si vous pouvez tous les deux être d’accord pour reconnaître l’importance de prendre du recul, de respirer et de reconnecter quand l’énervement et l’agitation seront retombés, un de vous peut dire quelque chose comme « On dirait que Seymour est un peu hors de contrôle », ce qui est un indice pour tous les deux qui vous indique qu’un petit temps de pause pourrait être nécessaire. Ce petit répit vous permettrait de vérifier si vous pouvez faire quelque chose qui vous aidera à vous calmer et vous déposer. Peut-être que de lire une histoire avec votre enfant, regarder une série sur Netflix ou même sortir sur votre balcon pour une marche en distanciation sociale seraient des choses qui vous calmeraient.
4. Apaisement et recherche de sécurité
Si les traumas du passé sont revécus dans le présent en réaction à toutes ces réponses de combat, de fuite ou de gel qui bouillonnent à l’intérieur de vous et de la peur créée par la pandémie, ou si les vieux traumas sont réactivés par les circonstances actuelles dans lesquelles nous nous trouvons tous et toutes, il sera essentiel de tout faire en votre pouvoir pour rester dans la lumière et de ne pas tomber dans la noirceur. Je sais que pour ceux et celles qui ont vécu des traumas dans l’enfance, des traumas desquels il était impossible de s’échapper vu l’âge ou le stade développemental, des traumas qui souvent étaient perpétrés à l’intérieur même des maisons par des membres de la famille en qui l’enfant avait confiance, l’incapacité actuelle de sortir de la maison ou le sentiment d’être prisonnier en confinement peut sembler terrifiant.
D’un côté, c’est tout à fait correct d’utiliser les stratégies que vous utilisiez à l’enfance pour vous apaiser et vous calmer, si ces stratégies n’ont pas le potentiel de vous blesser vous ou quelqu’un autour de vous. D’un autre côté, ce que nous vivons actuellement peut aussi être une opportunité d’essayer de vous tourner vers votre partenaire, si votre partenaire est une personne sécurisante et aimante en laquelle vous essayez déjà d’avoir confiance et de trouver du réconfort.
De façon constante, nos recherches démontrent que de dévoiler des éléments du vécu traumatique au partenaire amoureux, notamment sur comment la relation amoureuse actuelle peut être terrifiante ou anxiogène, permet vraiment au partenaire de mieux comprendre et de répondre de façon empathique et aimante. Ce partage de son histoire peut aider les couples à construire une meilleure confiance entre les partenaires et initier plus de partage et de dévoilement sur des aspects de leur vie respective. Si vous vous sentez suffisamment en sécurité avec votre partenaire, peut-être essayez de prendre le risque d'essayer quelque chose de nouveau en partageant davantage sur votre peur et votre détresse avec lui/elle.
5. Essayer quelque chose de nouveau
Je sais, je viens de dire qu’il est adéquat de recourir à d’anciennes stratégies d’apaisement et de réassurance si vous vous sentez submergé-e et avez de la difficulté à gérer vos émotions et votre détresse. Toutefois, en cette période où nous sommes tous et toutes physiquement maintenus à distance, j’ai été impressionnée par la générosité innovatrice des artistes, auteurs, musiciens, professionnels de la santé et autres qui ont par exemple, partagés leurs services en ligne, souvent sans frais, afin de nous rassembler en tant que communauté humaine qui continue de s’engager de manière créative les uns pour les autres.
Cette crise pourrait donc être une occasion d’essayer un cours de yoga en ligne, une classe d’écriture créative, assister à une rencontre virtuelle de chorale, ou toute autre chose qui est disponible dans cet incroyable « buffet » de contenu virtuel qui nous est offert en ce temps de crise. Vous pourriez être surpris-e de trouver une nouvelle stratégie pour gérer ces souvenirs traumatiques, ces émotions et ces peurs. Et si cela ne fonctionne pas pour vous, il n’y a aucune conséquence à s’éloigner de cette dose massive d’opportunités en ligne.
6. Recherchez la sécurité si nécessaire
Rester isolés et confinés est une recommandation de la santé publique et il est très important de la respecter si nous voulons aplanir la courbe de contamination de la COVID-19. Toutefois, ces recommandations se basent sur l’idée qu’il est plus sécuritaire d’être dans la maison plutôt qu’à l’extérieur de la maison. Si vous ne vous sentez pas en sécurité, émotionnellement ou physiquement, il est tout à fait adéquat de rechercher la sécurité et si nécessaire, de quitter l’endroit où vous êtes actuellement confiné-e avec votre partenaire et votre famille. C’est important de noter que les centres d’hébergement pour femmes demeurent ouverts durant la pandémie si des risques de violence envers la femme ou les enfants sont présents. Le site d’hébergement pour femmes fournit des ressources de refuge à travers le Canada. Il n’y a que très peu de ressources disponibles pour les hommes qui vivent de la violence conjugale. Ce site internet (en anglais) donne accès à des webinaires et du matériel éducatif en plus de coordonnées disponibles pour ces hommes. Ce site quant à lui offre des ressources en français.
Si vous ou vos enfants sont à risque de violence dans l’immédiat, appelez le 911.
7. Demandez de l’aide
Si vous vous sentez trop fragile ou avez peur de rester à la maison, allez prendre une marche, tout en respectant les recommandations de distanciation sociale. De retour à la maison, lavez vos mains et jetez un œil aux ressources en santé mentale offertes dans votre communauté. Plusieurs thérapeutes offrent des services de thérapie via Zoom ou d’autres plateformes en ligne et peuvent être disponible pour vous accompagner dans la situation que vous vivez. Chaque province a ses ordres ou associations de professionnels vers lesquels vous pouvez vous tourner pour trouver des ressources dans votre région. Par exemple, au Québec, il y a l’Ordre des psychologues du Québec auquel vous pouvez vous référer ou encore, l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec.
Restez en sécurité, embrassez votre partenaire, vos enfants, avec qui vous partagez votre quarantaine et demandez de l’aide, si vous en avez besoin.
Dr. Heather B MacIntosh est psychologue et professeur associée et directrice du programme de maîtrise de thérapie conjugale et familiale à l’Université McGill. Elle est également récipiendaire du prix H. Noel Fieldhouse for Distinguished Teaching. Dr. MacIntosh est l’auteure du livre récemment publié Developmental Couple Therapy for Complex Trauma: a Manual for Therapists par Routledge Press. Il s’agit d’un manuel de traitement qui décrit sa thérapie conjugale pour les couples aux prises avec des difficultés liées au trauma complexe, basée sur les données scientifiques. Elle a également publié plusieurs articles et chapitres de livre dans le domaine du trauma et de la thérapie conjugale.
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